LE PHENOMENE « MALASO » ET « GA » DANS LE DISTRICT DE BETIOKY-SUD

vendredi 7 octobre 2011

Comme nous le savons, le vole de bœuf existait déjà dans le district de Betioky-Sud, avant même l’avènement de l’indépendance nationale de 1960. Le vol s’est manifesté de diverses manières aux cours des années.

Actuellement, apparait le phénomène MALASO et GA. L’explication du nom MALASO et GA a été déjà donné lors de ma dernière publication. On appelle MALASO et GA les voleurs de bœufs, dans le district de Betioky-sud. Toutefois, les MALASO sont des voleurs de bœufs amateurs, vivant dans la société et encore membre de la dite société, tandis que les GA, eux, sont des voleurs de bœufs professionnels bannis de la société. Mon but dans cette publication est de cerner ce problème de vol de bœuf et d’apporter les solutions dont je juge adéquates pour éradiquer le problème. Toutefois, pour solutionner le problème, il faut connaitre le phénomène, qui, si j’ose le dire, ruine en ce jour, la vie en société dans le district de Betioky-Sud.

Les questions qui se posent sont : Comment se manifeste le phénomène MALASO et GA dans le district de Betioky-sud. Quelles sont ses causes. Quels sont les matériels utilisés par les MALASO et les GA. Quelles sont leurs stratégies. Quelles sont leurs itinéraires.

boeufs;madagascar.blogspot.com





Dans cette publication, je vais essayer de répondre à toutes ces questions. Il se peut que les bloggeurs qui lisent ma publication se pose des questions telles que : « Pourquoi Rapace connait-il bien le phénomène MALASO et GA. Pourquoi connait-il leurs stratégies et leurs itinéraires… » Eh ! bien ! Simplement parce que je suis originaire du district de Betioky-Sud , plus précisément de la zone Avaradrano, là où il n’y a pas une journée qui se déroule sans vol de bœuf ! J’y suis né et je vis dans cette société à forte manifestation de vol de bœuf depuis ma naissance jusqu’à ce jour avec toute ma famille.

La zone Avaradrano compte plusieurs communes rurales dont les communes rurales de Bezaha, Vatolatsaka, Andranomangatsiaka, Manalobe, Tongobory, Belamoty, Montofeno, Salobe, Tanambao-Haut, Fanjaka. Toutes ces communes rurales sont touchées par le phénomène MALASO et GA, sans exception.

De par mon père, je viens de la commune rurale de Bezaha et de par ma mère, je viens de celle de Tongobory. Nous sommes des Tanosy et occupons toute la zone Avaradrano du district de Betioky-Sud. Donc, nous vivons au cœur du phénomène MALASO et GA.


boeufs;fort-dauphin.org




Les causes du phénomène MALASO ont beaucoup évolué chez les Tanosy de l’Avaradrano/Betioky-Sud. Actuellement, voler des bœufs ou être MALASO est une coutume. Pour devenir un homme accompli, pour avoir la renommée dans la société, il faut être MALASO ou GA. La différence entre MALASO et GA est que les MALASO sont des enfants qui jouent. Le  vol de bœufs est un jeu pour eux. Ceux sont des enfants allant de 16-17ans à 25ans. Par contre, les GA, eux, ce sont des voleurs de bœufs professionnels. Ils sont sans pitiés et sont des jeunes hommes allant de 25ans à 35ans environ.

Pour les Tanosy de l’Avaradrano, avoir un enfant ou un jeune homme MALASO ou GA, membre de la famille, est une garantie contre les attaques des MALASO ou des GA. En principe, les MALASO ou les GA n’attaquent pas la famille de l’un de ses membres. Mais il faut que le membre de la famille, MALASO ou GA, déclare, au moment de la réunion de préparation de l’attaque qu’il est membre de la famille dont ils vont attaquer. Ainsi, l’attaque n’aura pas lieu.

Aussi, pour garantir la protection de leur famille, les jeunes enfants ou les jeunes hommes doivent voler des bœufs pour devenir  MALASO ou GA. C’est la coutume. Psychologiquement, dans son fort intérieur, le père est en ce moment là très fier de son fils. Le fils MALASO est une fierté de la famille et, en particulier, du père.
La tranquillité de la vie est assurée pour celui qui a un fils MALASO. La société villageoise a peur de lui. Il faut éviter d’être son ennemi. Le mieux serait de devenir son ami pour éviter l’attaque de son fils MALASO. Les seuls soucis de celui qui a un fils MALASO, ce sont les forces de l’ordre : Police- Gendarme-Militaire.

gendarmes;sencontinent.com





Le phénomène MALASO et GA a alors une cause coutumière. Les enfants ou les jeunes hommes volent des bœufs pour prouver aux yeux de la société qu’ils deviennent des hommes accomplis. Ils ne sont pas des femmes, ils ne sont plus des enfants ou de petits enfants. Ensuite, devenir voleur de bœufs est une garantie pour, non seulement le père, mais aussi, pour la famille.

Nous assistons ici à la dimension culturelle et sociale du phénomène MALASO et GA. Voilà pour aujourd’hui. A la prochaine fois, je vais vous parler des matériels utilisés par les MALASO et les GA et de leurs stratégies. Merci de votre visite !...










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